jean-marie chourgnoz
Jean-Marie Chourgnoz éprouve une sage fierté à parler de son parcours. De ses origines paysannes et savoyardes, de ses années de formation au Conservatoire de Paris, une école de vie exigeante, dont il a su garder une authenticité intacte qui s’impose au premier regard. Et surtout d’un livre offert à Noël 45, et au hasard de ses pages du choc frontal de la découverte du Surréalisme. Avec lui, s’ouvre la voie du collage. Braque et Picasso l’ont initié, les surréalistes dans leur volonté de se démarquer le revendiquent. La technique en dehors de toute logique, permet la multiplicité des sens et brouille volontairement les pistes. Notre artiste s’inscrit dans leur continuité. Les notes sont maintenant toutes posées. Comme pour une symphonie, sans baguette mais avec des ciseaux et de la colle, l’artiste est prêt à composer.
Et c’est donc dans le travail minutieux du collage que Jean-Marie Chourgnoz trouve sa liberté. Ce dès 1945. Année forte s’il en est ! Et depuis, chaque jour, avec assiduité, régularité et passion, l’artiste se penche sur les matériaux collectés dans l’attente d’être utilisés. Pages de livres, journaux, publicités, cartons, photos, dessins, tissus …le choix est immense. Tous renaissent après être passés par le stade obligatoire du découpage. S’il a une idée de ce qu’il attend lorsqu’il entreprend un collage, l’œuvre s’impose peu à peu et se révèle dans son unité créatrice. Les collages sont déclinés en séries complètes : la pellicule photographique, la mode, la poésie, la publicité ... Il exploite le thème jusqu’à épuisement des idées, puis rebondit sur une nouvelle voie.